2023-05-16 13:01:39
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Asus a dévoilé son alternative au Steam Deck : la Asus ROG Ally. Disponible d'ici quelques semaines, cette console hybride est aussi bien une console portable qu'un mini ordinateur !
Annoncée comme un poisson d'avril, la ROG Ally est pourtant bien réelle et la première console nomade de chez Asus. Pourquoi utilisons-nous le terme "nomade" ? Tout simplement parce que la ROG Ally est à la fois une console portable que vous pouvez emmener partout, mais également un petit ordinateur avec un environnement Windows intégré !
Lancée au tarif de 799 € chez nous, la ROG Ally fait rapidement penser à une autre console assez récente. La dernière machine de chez Asus dispose de nombreuses ressemblance avec le Steam Deck, actuelle leader sur le marché des consoles/PC nomades. La Asus ROG Ally arrive-t-elle cependant à tirer son épingle du jeu pour s'imposer comme davantage qu'une simple alternative ?
Un design gaming et une très bonne prise en main
Là où le Steam Deck joue plutôt la carte de la sobriété avec son châssis noir et discret, la Asus ROG Ally fait tout l'inverse : boitier entièrement blanc, joysticks au rétro éclairage RGB, gâchettes professionnelles intégrées, logo "Republic of gamers" incrusté... Tout dans le design de la ROG Ally fait penser aux manettes de gamer professionnel. Que son design plaise ou non : la console d'Asus se remarque et se distingue clairement de sa principale concurrente.
La ROG Ally a un premier avantage par rapport au Steam Deck : son poids ! La console nomade de chez Asus pèse à peine plus de 600 grammes. Bien qu'elle se ressente bien en main, surtout si vous n'êtes pas habitué au Steam Deck, la ROG Ally est un vrai plaisir à utiliser au quotidien. Que vous soyez en déplacement dans le métro ou tranquillement dans votre canapé, le poids de la console d'Asus fait clairement parti de ses points forts.
La disposition des boutons de la ROG Ally n'est pas sans rappeler celle des dernières manettes de Xbox. Les deux joysticks (qui disposent d'un éclairage RGB) ne sont donc pas l'un en face de l'autre, mais en décalé avec une croix directionnelle et des boutons A/B/X/Y. Cette disposition reste bien pensée, et les boutons tombent bien sous les pouces à l'usage. Les deux gâchettes L et R situées au dessus de la console sont également agréables à utiliser au quotidien.
Nous émettons en revanche plus de réserves sur les deux petites gâchettes situées à l'arrière de la ROG Ally. Pensées pour être configurées selon vos préférences et jeux lancés, ces dernières s'avèrent peu intuitives à l'utilisation et seront rapidement délaissées à moins d'être vraiment du genre à aimer disposer de nombreux contrôles sur vos jeux (mais pourquoi ne pas simplement brancher un clavier dans ce cas ?).
Un bel écran 1080p, mais qui consomme énormément
L'un des principaux points forts de la ROG Ally par rapport à sa concurrente tient dans son écran. Là où le Steam Deck est bloqué à une résolution 720p, la console d'Asus est capable d'afficher vos jeux en 1080p. Si la différence de qualité est relativement significative sur une majorité de jeux, cette option a pour revers d'épuiser très rapidement la batterie de l'appareil. Nous reviendrons sur ce point un peu plus bas dans le test.
L'écran de la ROG Ally semble d'excellente facture. La restitution des couleurs au sein de nos jeux de tests s'avère très bonne et la lisibilité est au rendez-vous. Testée en plein soleil, il était tout de même facile de profiter de nos contenus sans devoir chercher une parcelle d'ombre où s'abriter pour jouer.
Notez que certains jeux supportent mal le passage de 720p à 1080p. Des titres comme "Honkai : Star Rail" ou "Hogwarts Legacy" subissent quelques pertes de FPS lors du changement de la résolution en jeu. Il faudra donc privilégier le 720p ou le 1080p avant de lancer le titre en question, et ne plus y toucher pendant votre session.
Autre avantage de la ROG Ally par rapport au Steam Deck : son taux de rafraichissement. La console d'Asus est capable d'afficher jusqu'à 120 FPS... Du moins en théorie. Malheureusement, il est déjà assez compliqué pour la console d'atteindre les 60 FPS sur la majorité des jeux récents, ce que nous allons aborder dans la partie "performances" de ce test.
Des performances très inégales selon les jeux
L'un des points mis en avant par Asus pour sa ROG Ally est sa puissance comparée à la console de Valve. Là où la Steam Deck peine à dépasser les 30 FPS en 720p, la ROG Ally est généralement capable de délivrer de meilleures performances selon les jeux lancés.
On observe donc que les 120 FPS sont loin d'être acquis. Pire encore : atteindre les 60 FPS sur certains jeux semble pratiquement impossible à moins de configurer la résolution d'écran et les qualités des graphismes au minimum (1080p et graphismes "bas"). Il faut cependant avouer que les résultats de ces tests dépassent ceux du Steam Deck d'environ 10 à 20% sur les mêmes jeux testés.
Une partie logicielle perfectible
La console de chez Asus est propulsée par un processeur AMD Zen 1 Extrême et un environnement Windows 11 customisé. Nous avons pu tester la ROG Ally en long, en large et en travers pendant plus d'une semaine, et celle-ci n'a malheureusement pas été exempte de défauts côté logiciel.
La majorité des problèmes surviennent dans l'environnement Windows ou "l'Armory Crate". Ce menu spécial se lance automatiquement au démarrage de la console et regroupe vos jeux installés pour les lancer rapidement. Pensez donc à une sorte de "HUB" qui regroupe les logiciels installés sur la ROG Ally. Si l'idée d'un menu dédié à vos jeux est très bien pensé, l'exécution reste assez brouillonne sur de nombreux points.
Tout d'abord niveau stabilité : la console a connu de nombreux bugs durant nos tests (écran blanc au démarrage, "Armory Crate" qui ne répond plus, clavier qui ne s'affiche pas...). Si ces derniers devraient être faciles à résoudre au travers de mises à jour, ils ne se sont pas manifestés durant nos sessions de jeux. Une fois nos jeux de tests lancés, la console reste cependant stable, et les bugs observés restent donc principalement liés au démarrage de la ROG Ally et la navigation au sein des menus de la console.
Si les moments passés au sein de nos jeux restent donc très agréables, nous n'avons pas manqué de pester contre certaines mauvaises idées propres à la console. Pour quitter un jeu notamment, il vous faudra le faire au sein de celui-ci. La ROG Ally ne permet pas de fermer d'elle-même un jeu, ce qui peut faire de mauvaises surprises et laisser bon nombre de titres toujours actifs en arrière-plan. On aurait vraiment apprécier une option permettant de lancer ET fermer les jeux de la console directement dans le menu "Armory Crate".
Un système d'exploitation accessible à tous
Contrairement au Steam Deck, la Asus ROG Ally tourne grâce à un environnement Windows. Cela permet à la console de s'afficher davantage comme une option "grand public" comparé à la machine de Valve qui s'appuie sur Linux. La majorité des utilisateurs s'y retrouveront bien plus en bidouillant la ROG Ally et son bureau Windows afin d'y installer toutes sortes de logiciels et émulateurs.
Autre point positif de Windows : la gestion des anti-cheats. Certains titres comme Destiny 2 ou Valorant n'apprécient pas trop Linux et ne sont pas jouables sur Steam Deck (à moins d'y installer une partition Windows, ce qui peut se révéler assez pénible pour le commun des mortels). La ROG Ally ne souffre pas de ce problème, et nous avons pu nous essayer à plusieurs longues sessions de jeux sur différents titres multijoueurs en ligne qui disposaient d'un anti-cheat.
Une autonomie moyenne pour une recharge lente
L'autonomie de la ROG Ally souffle le chaud et le froid. Cette dernière dépendra principalement de votre mode d'utilisation (turbo/performance), de la qualité des graphismes du jeu, de la résolution affichée (720p/1080p) et des FPS atteints. En moyenne pour un gros jeu AAA avec les graphismes réglés sur "moyen" et 30/40 FPS, vous devriez avoisiner les 2h de jeu.
Un score peu étonnant, mais qui n'est pas sans rappeler l'autonomie de la Steam Deck. Sur ce point, les deux consoles semblent partager les mêmes performances, à ceci près que l'Asus ROG Ally dispose de nombreuses options pour allonger son autonomie (mode de jeu, limite de FPS, résolution d'écran...). L'autonomie de la ROG Ally reste donc globalement correcte, mais frustrera sûrement le grand public qui s'imagine en faire une console portable à emmener partout avec soi.
Une fois la batterie de l'Asus ROG Ally vidée, il est temps de la recharger. La console est fournie avec un chargeur dédié et inclus dans la boîte. Une bonne nouvelle qui cache malheureusement une recharge plutôt longue. Comptez environ 1h10 pour recharger entièrement la console. C'est long, et cela vous confortera dans l'idée de jouer en la gardant branchée en permanence, lui retirant un peu plus l'idée reçue qu'il s'agit d'une véritable "console portable".
Notre conclusion au test de la Asus ROG Ally
La Asus ROG Ally nous séduit autant qu'elle nous frustre. La console s'établit définitivement comme une alternative viable au Steam Deck avec son environnement Windows, son écran 1080p, son design bien pensé et ses performances supérieures à sa concurrente. Davantage accessible au grand public (elle devrait notamment être disponible en magasin), la ROG Ally s'inscrit comme une très bonne première initiative de la marque dans le petit marché des consoles nomades.